A la CPAM RED, pour la direction tout va bien ... mais dans les services, ça va mal !

Par Sud Haute Normandie - 30/12/2013

A la CPAM RED, pour la direction, tout va bien
mais dans les services ça va mal !

Depuis plusieurs mois, le DAJ est le centre de l’actualité de la CPAM mais les collègues qui y sont affectés s’en passeraient bien !
Pourtant cela fait de nombreuses années que la situation de ce service est difficile et que les organisations syndicales tirent régulièrement la sonnette d’alarme.
Après avoir ignoré les problèmes, la Direction (on devrait même dire les directions puisque le problème existait avant l’arrivée du directeur actuel), a enfin décidé d’agir et de procéder à un audit. Aujourd’hui, elle applique un « plan d’action ». Mais plutôt que de remettre en cause l’organisation du travail, le manque d’effectif et certaines politiques managériales, la Direction a choisi « d’agir » sur les individus. Tout est de la faute des agents !!!
Elle a mis en place des mesures vexatoires : code de bonne conduite infantilisant, ciblage d’agents jugés responsables de la situation – sur quels critères ? on l’ignore ; en fait la Direction crée des boucs émissaires !
On voit bien aujourd’hui que la situation est loin de s’améliorer. Comment peut-on expliquer que de nombreux agents du DAJ veuillent quitter le service ?
Pour SUD, il faut arrêter les mesures blessantes ; il faut organiser le travail avec les agents et surtout avoir du personnel en nombre suffisant.
Il faut arrêter les politiques managériales source de souffrance : qui mettent sous pression, qui montent les agents les uns contre les autres, qui encouragent la délation. La hiérarchie est là pour aider les collègues pas pour les fliquer ou les humilier.

Et ailleurs ?

Le DAJ est la caricature de ce qu’il ne faut pas faire mais ne croyons pas que c’est un cas isolé, dans les autres services tout va bien.
Nous vivons tous au quotidien, la pression, la réduction des effectifs, la mise en concurrence ... Pourtant, il faut faire toujours plus avec moins de moyens. Comme le disent nos jeunes agents de direction – formatés par l’EN3S (l’école des agents de Direction) – « il faut adapter la ressource à la charge de travail ». On voit là, toute la considération qu’ils nous portent puisque pour eux, nous ne sommes qu’une « ressource ». Une ressource tout juste utile à leur profil de carrière de gestionnaire ignorant toute notion de l’Humain.
Pour être « plus efficient », on saucissonne le travail (on appelle ça le taylorisme), l’assuré n’est plus qu’un numéro. Cela entraîne une perte de sens à notre travail.
Nos dirigeants ne voient que par les tableaux de bord, les stats, le solde. Ils nous mettent la pression que nous soyons cadres ou employés. L’essentiel pour eux est d’être bien notés par la CNAM, pour leurs promos et leurs primes de résultats (beaucoup plus élevées que la prime d’intéressement que nous touchons. Voir le tract SUD de cet été).
Dans chaque service, on retrouve cette logique !

L’accueil, vitrine de la CPAM ?

Là aussi la situation est mauvaise et on veut formater le service et les agents. L’assuré est devenu un client à qui il est plus important de vendre AMELI que de gérer son dossier. L’essentiel est de « l’expédier » vite sous peine de se faire engueuler par Saint Sirius (célèbre Saint vénéré par la hiérarchie et la Direction). Attention, le technicien qui ne le respecte pas, peut le payer par l’absence de points de compétence !

Et ils disent agir contre les « risques psycho-sociaux » !

Dans les autres services, on nous parle maintenant d’offres rebond (non non, ce n’est pas du basket !) et d’actions sur la précarité. Que de belles paroles alors que l’assurance maladie restreint certains remboursements et maintient les franchises. Et en pratique dans les services, il faut plutôt trimer pour atteindre les sacro –saints objectifs que de rendre un véritable service public à l’assuré. Ne pas se poser de question vous avez des procédures ou des scripts, et appuyer sur un bouton, une grande partie du travail « à faible plus value » se trouve automatisée : quel joli slogan, non ?

Et maintenant il va falloir être « pressenti » par la Responsable des Ressources Humaines qui, elle, sait reconnaître qui a le bon profil ; son rêve serait d’embaucher des moutons malléables et corvéables à merci !

Depuis la fusion, la direction a mis en place une pratique qui consiste à monter les sites les uns contre les autres, faisant croire aux uns qu’ils travaillent mieux que les autres.

En fait, nous sommes tous dans la même galère et les officiers supérieurs mènent le bateau à la dérive.

En même temps, la Direction cherche à diminuer les frais de gestion. Plutôt que de réduire son train de vie dispendieux (rappelez vous la location du Zénith par exemple), elle préfère s’attaquer aux acquis et aux droits des salariés comme par exemple les frais de déplacement et de repas. Soyons certains que ça va continuer.

Dans les instances comme les réunions de DP, les réponses de la Direction sont formatées. Certaines réponses sont mensongères et certains de nos interlocuteurs ont du mal à masquer le mépris qu’ils éprouvent envers les organisations syndicales. On n’a pas du leur dire que s’ils travaillent à la sécurité sociale, c’est parce le mouvement ouvrier et les organisations syndicales se sont battus pour faire naître cette institution solidaire. Et eux, ils sont en train de la détruire !

Stéphane HESSEL disait « indignez-vous et agissez ». Sa formule est plus que jamais d’actualité. Nous pouvons rajouter « révoltons-nous contre ces « élites » qui nous poussent à l’individualisme.
Retrouvons le sens du collectif et de la solidarité qui est le seul moyen de s‘en sortir.

Et la fusion avec le Havre ?

Le départ de la Directrice du Havre a relancé les bruits d’une éventuelle fusion avec le Havre. Visiblement la CNAM et/ou les politiques n’ont pas encore pris de décision (ou la cache !)
On a déjà donné avec la fusion. La fusion RED a engendré un surcroît de travail, des changements d’activité, de la souffrance et du mal-être chez les employés et cadres. On ne va pas recommencer 5 ans après !!
Il y a de la place pour 2 CPAM dans notre département. Elle ont chacune leur spécificité et répondent aux besoins des assurés sociaux. Pour SUD, il ne s’agit pas de dire que l’une serait « meilleure » que l’autre » mais que notre département a besoin de 2 CPAM avec des moyens suffisants pour assurer un service public de qualité.

Une nouvelle COG à partir de 2014 :

Elle est en cours de négociation et il est fort probable qu’elle ne soit pas signée avant la fin 2014 ce qui veut dire que 2014 sera une année avec un budget à minima et sans embauches. Cela veut dire qu’on va avoir encore plus de difficultés. Quand on voit le bilan des COG précédentes et la volonté politique de réduire les dépenses publiques et les services publics, nous ne pouvons qu’être inquiets.

Oui, on peut changer les choses.
Oui, il faut arrêter les restrictions budgétaires dans les services publics et notamment dans la Sécu.
Oui, une autre politique est possible et elle passe par une autre répartition des richesses.

Attention : quand vous êtes amenés à rencontrer un agent de Direction, la responsable RH ou un responsable de services, faites attention à ce que vous allez dire car cela peut se retourner contre vous. Alors, n’hésitez pas à demander conseil à un délégué ; il est là pour vous aider.

SUD CPAM RED le 25 novembre 2013

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