Déclaration SUD sur le télétravail - Comité d’Entreprise du 26 novembre 2013

Par Sud Basse Normandie - 9/12/2013

La CNAMTS a diffusé le 31 octobre une lettre réseau concernant l’expérimentation du télétravail au sein du réseau.

Le comité de direction du 12 novembre a validé l’expérimentation du télétravail au sein de la CPAM du Calvados.

La CNAMTS par ce biais espère réaliser des économies de coûts de gestion : réduction des coûts immobiliers (charges, loyers), gains d’espace, augmentation de la productivité au travers notamment de la réduction de l’absentéisme. Elle présente cette démarche comme une manière de s’inscrire dans une démarche de développement durable au cœur d’une politique socio-environnementale moderne.

Elle espère également obtenir une diminution des participations aux frais de transport des salariés et une réduction de la cotisation accidents du travail. Le nombre d’accidents du travail et de trajet devrait effectivement être moins important, d’autant qu’il appartiendra au salarié d’apporter la preuve que l’accident est imputable à son activité professionnelle.

Les salariés pourront être dans un premier temps séduits par ces propositions censées leur permettre de concilier leurs contraintes familiales et professionnelles et d’organiser leur vie harmonieusement (notamment compte tenu des durées et des conditions de transport).

Avec cette nouvelle forme d’organisation du travail, le temps de travail n’est plus l’indicateur référent pour mesurer la contribution du salarié. L’estimation du travail effectué s’apprécie au regard des objectifs fixés et de la charge de travail confiée au télétravailleur par son entreprise. Si la charge de travail, fixée par l’employeur, est trop lourde il sera très difficile de trouver un juste équilibre entre le temps professionnel et le temps personnel. Le salarié risque de voir son travail envahir progressivement son temps de loisir ou de repos et l’équilibre tant recherché entre vie professionnelle et vie personnelle sera impossible à trouver. Le salarié peut même être amené à travailler quotidiennement et hebdomadairement en dehors des horaires prévus à son contrat voire même au-delà des maxima prévus par la loi, sans respecter son temps de repos légal.

Pour la CNAMTS, d’ailleurs, « Le télétravail est un investissement pour l’organisme ; il a un coût, il est très important qu’il contribue à une bonne productivité des activités concernées ».

Le travail à domicile n’empêche pas l’employeur de contrôler l’activité de son salarié. Les technologies de l’information permettent d’enregistrer et de garder les traces de son activité (enregistrement du temps passé sur son ordinateur, temps de connexion à l’extranet de l’entreprise...). Le salarié est également exposé au risque d’être à tout moment joignable par son employeur.

Par ailleurs, le télétravailleur sera la plupart du temps isolé de son collectif de travail, distant des collègues de son entreprise. Il ne disposera pas facilement des informations. Le contact avec les représentants du personnel ne sera possible que par Internet. L’accès à l’intranet de l’entreprise peut s’avérer impossible.

Au final le rêve de beaucoup risque bien de virer au cauchemar et à une nouvelle forme d’esclavage.

Rappelons enfin que les organisations de travail, mises en œuvre au volontariat dans les entreprises, finissent souvent pas devenir obligatoires.

Pour SUD Protection sociale, le télétravail n’est pas de nature à apporter une réponse adéquate aux difficultés rencontrées au sein de nos entreprises. Il n’est pas une réelle réponse aux nécessités, pour les salariés, de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle. Sur ce point, nous souhaiterions que des discussions s’engagent dans notre organisme, avant même toute mise en œuvre, même « expérimentale », du télétravail.

La Lettre-Réseau CNAMTS
La note de cadrage annexée à la Lettre-Réseau
- SUD Protection Sociale -